Déconnecter, c’est possible ?

Fini le temps où il fallait se déplacer pour assister à une réunion, place aux échanges par écrans interposés. C’est sûr, les nouvelles technologies ont du bon. Si les nouvelles formes de communication instantanée améliorent l’efficacité des salariés, cette hyperconnexion entraîne aussi une distinction de plus en plus floue entre sphère privée et sphère professionnelle. La déconnexion est-elle vraiment possible ? Dans une étude du cabinet Deloitte d’avril 2015, 76 % de cadres déclaraient que les outils numériques avaient un impact négatif sur leur vie personnelle.

 À l’heure où les entreprises renforcent la prise en compte du bien-être au travail dans leurs politiques RH, l’impact du digital sur les conditions de travail est au cœur des débats.

Digitalisation du travail, une nouvelle source de stress

Personne n’est passé à côté de la révolution numérique. En une vingtaine d’années, Internet est devenu indispensable et ne pas avoir de téléphone portable, inimaginable. Ces nouveaux usages ont entraîné une nouvelle façon de communiquer : avec les mails, sms et réseaux sociaux, on communique plus, plus rapidement et plus facilement. Si ces outils ont indéniablement fluidifié les échanges et amélioré la productivité au sein des entreprises, ils sont aussi à l’origine de nombreux effets néfastes. Parmis les reproches, l’infobésité, la perte de productivité, et une pression constante. En effet selon une étude de 2016 du cabinet Eléas, 37% des actifs utilisent chaque jour leurs outils numériques professionnels en dehors du travail, 33,5 % restent connectés l’été et 27% éprouvent un sentiment de culpabilité s’ils ne le font pas. Cette hyperconnexion entraîne stress, fatigue ou encore baisse de concentration et peut même insidieusement mener au burn out.

La mise en place du droit a la deconnexion

Face à ce constat, en France depuis le 1er janvier 2017, les entreprises de plus de 50 salariés ont une nouvelle obligation. Selon l’article L2242-8 du Code du travail, adopté dans le cadre de la loi Travail, les salariés peuvent désormais faire valoir leur « droit à la déconnexion et la mise en place par l’entreprise de dispositifs de régulation de l’utilisation des outils numériques » pour respecter les temps de repos et de congés ainsi que leur vie personnelle et familiale.  Concrètement, cela signifie limiter ou interdire les appels téléphoniques, l’envoi de mails et de sms en dehors des horaires de bureau, sensibiliser les salariés aux risques de l’hyperconnexion, etc.

Avec l’ambition de réduire la pression liée à l’usage des outils numériques, les entreprises françaises ajoutent une précision en fin de mail indiquant que le salarié n’est pas obligé de répondre en dehors de ses horaires, ferment leurs serveurs à partir d’une certaine heure ou distribuent un guide interne pour la gestion des outils numériques… Toutefois, la loi n’impose aucun cadre réglementaire strict en cas de non-respect du droit à la déconnexion par l’employeur et aucune sanction n’est prévue.

Le droit a la déconnexion : une vrai solution ?

En juin 2018 Jérôme Chemin, délégué syndical CFDT chez Accenture, confiait au magazine Challenges ne pas croire au changement des mentalités grâce au droit à la déconnexion malgré l’accord signé dans son entreprise en 2017. “Dire qu’il faut envoyer un mail en dehors des heures de travail, mettre en place une pop-up qui le rappelle, ce n’est pas très puissant. […] on ne pourra pas guérir les gens de la surconnexion, par les outils eux-mêmes, en organisant des training online de 2 heures afin de déconnecter.”

Sur un marché du travail toujours plus compétitif et exigeant, réactivité et vitesse sont devenues les normes de référence à l’origine de l’hyperconnexion. La difficulté à se déconnecter n’est pas qu’une question d’utilisation du numérique, elle est surtout liée à une pression constante de la performance. C’est l’angoisse des 1000 courriels à la rentrée, la peur du licenciement ou encore les objectifs sans cesse augmentés qui poussent un employé à rester en veille constante. Qu’elle émane du patron, du manager ou du salarié lui-même, cette pression ne disparaîtra pas via l’imposition d’interdits. Quand on sait qu’un salarié consacre en moyenne 30% de sa journée à la gestion des courriels, plutôt que de lui interdire d’y répondre il serait sûrement plus pertinent de lui apprendre à gérer son temps. La réponse à cette hyperconnexion semble donc être ailleurs que dans les interdits et les sanctions, et passera d’abord par l’exemplarité des managers dont la façon de travailler et de distribuer les tâches aura un réel impact sur ce fléau.

Spécificité française, le droit à la déconnexion ne semble pas adapté face à un problème plus profond et complexe qu’il n’y paraît. Il a toutefois le mérite de soulever la question du danger de l’hyperconnexion au travail. Un premier pas encourageant à une époque où la qualité de vie au travail est au coeur des préoccupations.

Que vous soyez juillettiste ou aoûtien, vous êtes probablement déjà ou bientôt en vacances. L’occasion d’une petite digital detox.

RÉDIGER UN MESSAGE AUTOMATIQUE D’ABSENCE

Pensez à rédiger un message automatique d’absence indiquant que vous ne répondrez pas à vos mails jusqu’à votre retour.

LIRE LES “4 ACCORDS TOLTÈQUES”

La lecture des “4 accords toltèques” vous permettra de repenser votre relation au travail et peut être même de vous libérer du stress qu’il provoque.

DÉSACTIVER LES NOTIFICATIONS MAIL

Solution simple et efficace pour ne plus être tenté de regarder vos mails, désactivez les notifications de votre app mobile.

S’ACCORDER DU TEMPS POUR SOI

Prenez – enfin – le temps pour faire ce que vous voulez, l’opportunité de s’impliquer dans autre chose que votre emploi.

SE FIXER DES LIMITES

Si vous faites partie du tiers de la population qui ne déconnecte pas, alors fixez vous des limites. Une heure à ne pas dépasser,ne pas emporter son pc en vacances…

LAISSER SON TÉLÉPHONE À LA MAISON

En cas d’addiction : laissez votre téléphone à la maison. Tanpis pour les photos, les mails et messages ratés – vous y trouverez plus de sérénité !

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